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Photo : Parviz Abolgassemi, Wikimedia

Hommage à Parviz Abolgassemi 

Comme il l’a raconté dans Avant la Tour de Babel (2003), Parviz Abolgassemi découvre dans le Téhéran des années cinquante la poésie et le jeu d’échecs en même temps. Jeune adolescent, il a été arrêté pour avoir distribué un journal communiste devant son établissement scolaire, et il est emprisonné avec divers agitateurs politiques. Ces deux modes de sortie d’un réel oppressant lui ouvriront deux voies qu’il aura toute sa vie approfondies. Le jeu d’échecs, dans une approche particulièrement créative et hors de tout système figé, et la poésie, en l’enseignant, la traduisant inlassablement, la pratiquant tous les jours, ou plutôt toutes les nuits.

Sa thèse de doctorat, dirigée par André-Michel Rousseau et soutenue en 1978 à l’Université de Provence, étudiait La nouvelle poésie persane à travers le travail de traduction que le grand poète Ahmad Chamlou avait consacré à l’œuvre de Paul Éluard. Il restera fidèle à ce poète iranien, qu’il reçut à Aix-en-Provence, traduisant son chef-d’œuvre Aïda dans le miroir en 1994.

Toute sa vie il aura poursuivi une double mission à la fois de traducteur des grands poètes persans (une vingtaine d’ouvrages aux éditions RAC) et de pédagogue, qui aboutit à son manuel Langue persane : cours pratique, réédité en un seul volume (Presses Universitaires de Provence, 2002). On doit citer aussi une Anthologie de la poésie persane contemporaine bilingue (1982,1999).

Il enseigna  la langue et la littérature persanes jusqu’en 2002 à AMU.

Parviz Abolgassemi est décédé le 25 septembre dernier, accompagné par la reconnaissance, l’admiration, et même la ferveur de nombreux amis et anciens étudiants, qui n’ont pas oublié son charisme et sa générosité, sa passion à partager une parole qui avait « l’orage pour monture et son serment de lumière ».

Homa  LESSAN PEZECHKI, professeur des Universités, langue et littérature persanes (AMU, IREMAM)