Soutenance de thèse de Virginia Grossi
ED 355 - Espaces, Cutures, Sociétés, Aix-Marseille Université. Spécialité : mondes arabe, musulman et sémitique
Enclore le Haram, accéder au Masjid : les portiques mamelouks de l'Esplanade des Mosquées de Jérusalem (1261-1516) / Enclosing the Ḥaram, reaching the Mosque: Mamluk porticoes in Jerusalem's Sacred Esplanade (1261-1516)
Lundi 30 juin 2025, 15h00, MMSH/Maison méditerranéenne des sciences de l'homme, salle Georges Duby, Aix-en-Provence. Et en visioconférence sur demande à l'adresse : virgigrossi[at]gmail.com
Jury
Julien Loiseau, professeur des universités, Aix-Marseille Université, IREMAM.
Elodie Vigouroux, professeure junior, Université Lumière-Lyon 2.
Alessandra Molinari, professeure des universités, Università degli Studi di Roma Tor Vergata.
Federico Cantini, professeur des universités, Università di Pisa.
Andreas Hartmann-Virnich, professeur des universités, Aix-Marseille Université.
Francesca Romana Stasolla, professeure des universités, Università degli Studi di Roma La Sapienza.
Béatrice St. Laurent, professeure, Bridgewater State University.
Résumé de la thèse
Cette thèse explore l'évolution de l'Esplanade sacrée de Jérusalem, aujourd'hui appelée al-Masjid al-Aqṣā ou al-Ḥaram al-Sharīf, en se concentrant sur son enclos périmétral. Depuis sa configuration hérodienne marquée par des portiques sur les quatre côtés, l'étude retrace les transformations majeures jusqu'à l'époque mamelouke (1261-1516), où l'enceinte acquiert sa forme actuelle. Durant cette période, de nouvelles portes sont percées à l'ouest pour répondre à l'expansion urbaine, et de nouveaux portiques sont construits au nord et à l'ouest. Ces éléments sont associés à des institutions pieuses islamiques qui s'installent à proximité, illustrant une réutilisation significative de l'architecture préexistante. Les portiques deviennent des dispositifs essentiels qui brouillent les frontières entre public et privé, ouvert et fermé, tout en marquant une limite poreuse du sanctuaire. La thèse ne se limite pas à ces dualités, mais analyse la complexité des mutations matérielles, architecturales et spatiales, et interroge la présence éventuelle d'un projet unifié sous les Mamelouks. Malgré les limites imposées à la documentation, une macro-stratigraphie archéologique est proposée pour cartographier ces transformations. L'architecture mamelouke apparaît ainsi privilégier la visibilité et la régularité, valorisant à la fois le patronage d'une élite et la démarcation du sanctuaire. L'Esplanade se configure en espace centripète structurant les flux religieux et urbains, où la cohérence de l'ensemble émerge de pratiques de remploi, de stratégies visuelles et de conceptions juridiques de la sacralité.